Don't judge a book by its cover




"Quand j'ai décidé de contacter Fanny pour qu'elle me rédige un article je pensais surtout au fait que je savais d'elle que c'était une geek et qu'avec son visage de poupée et sa douceur apparente c'était déjà un décalage qui me plaisait ! Puis très vite elle m'a dit qu'elle ne se limitait pas à ces contradictions là uniquement et que c'était à ce sujet qu'elle voulait écrire. J'ai réalisé à la lecture de son texte que j'avais été moi aussi cette nana qui catégorise jolie fille = Fille superficielle, à juger bien plus vite qu'il n'en faut pour dire "oups i did it again". Je vous laisse découvrir cette  belle personne, à tous les sens du terme. Range tes clichés Josiane tu n'en auras plus besoin."




"Lorsqu'Emilie m'a dit vouloir faire un article pour en apprendre plus sur moi (enfin, sur la « geekette de charme » qu'elle estime que je suis), au regard de son blog pro-acceptation de soi, je me suis dit que tant qu'à faire...j'allais, moi aussi, me mettre à nu. Non pas littéralement, mais en me dévoilant davantage sur ce qui me constitue, et par la même occasion : sur le poids des apparences. Celles qui te suivent toute une vie et desquelles tu essayes de t'émanciper, tant bien que mal.

Un proverbe anglais raconte qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture. Eh bien, si je devais être un livre, je serais un ouvrage protéiforme dont la couverture serait celle d'un Glamour, Elle, Biba ou tout autre féminin qu'on emmène sur la plage, qu'on trouve en pile chez son dentiste, ou qu'on lit entre deux séances de bavardages entre copines. Girly, futile, distrayant, agréable mais relativement superficiel. Cette image, je la traîne depuis le collège où j'ai commencé à adopter maquillage et décolletés (...sur la plage abandonnée ?). Et même depuis l'enfance puisque j'ai toujours été une incorrigible bavarde qu'on ne peut arrêter. Et au temps des « Big Bisous Bien Baveux » dans les agendas, j'avais même hérité de mes amies, le doux surnom de « la fofolle ». Enjouée, toujours prête à faire le pitre, on ne me prenait, et prend, parfois encore, difficilement au sérieux. D'ailleurs, un de mes plus vieux amis m'avait dit lorsqu'on avait encore que 13 ans – soit au tout début de notre amitié – quelque chose que je n'ai jamais oublié : « au premier abord, on se dit que tu es une fille superficielle ; au deuxième, que, finalement, tu es intéressante et as des choses à dire ; et au troisième, que tu es vraiment trop bavarde...et là, soit on en a marre et on part, soit on reste ». C'était il y a plus de dix ans et c'est toujours d'actualité (vous êtes prévenus !).

Mais voilà, je ne suis pas qu'une première de couverture aux titres flashy et racoleurs. Car sur la quatrième de couverture, pour ceux qui s'y attarderaient pour y lire le résumé de ma personnalité (que c'est vendeur !), et dépasseraient leur première impression, on pourrait y découvrir que j'ai toujours aimé bouquiner, et étudier, au point de m'enfermer des heures dans ma chambre des jours de beau temps, d'aller à la bibliothèque, ou dans un musée, plutôt que d'aller jouer au parc ou faire du sport. ...Et que maintenant, j'y ai ajouté une passion dévorante pour internet – où je lis article sur article – et pour les réseaux sociaux sur lesquels je procrastine largement (Twitter, Facebook, Pinterest, Foursquare : toi même, tu sais), que je mate des séries à forts taux de spoilers et suis moult chaînes YouTube...une vraie web-addict à tendance téléphage.

Jeu vidéo old school - Street Fighter 

On y lirait aussi que j'aime participer à des jeux de société dès que je le peux (et je ne parle pas du classique Monopoly), que je peux passer des heures à faire vivre mes Sims, que j'aime m'acharner sur une manette avec mon geek de mec qui m'a fait découvrir les Street Fighter et autres Streets of Rage, qu'il y a quelques années, j'adorais jouer au Texas Hold'em (poker) en ligne (mais en free game parce que je suis tout de même prudente, hein) et qu'ado, j'ai eu plus de 200 images et posters de Star Wars accrochés dans ma chambre, dont une silhouette grandeur nature de Darth Vader que je chéris d'amour. Je suis également une goinfre, adoratrice de fromage et burgers, une binoclarde à grosses montures, une écolo qui fait de son mieux, et surtout une féministe convaincue, qui essaie de se battre à son échelle contre le sexisme ambiant.

Sur ma quatrième de couverture, on pourrait aussi lire qu'il y a 5 ans, j'ai découvert un passe-temps qui s'est transformé en passion: l'improvisation, où je m'éclate à faire des personnages décalés et déglingués...la révélation pour la pitre que j'ai toujours été. Et que malgré mon grand intérêt pour la mode, les tutos beauté, les blogs mode et mon dressing qui déborde, je suis aussi diplômée depuis l'an dernier d'un (pompeux) Master de Recherche en Etudes Théâtrales et que j'ai fait mon mémoire sur un sujet qui aurait pu être casse-gueule car peu traité jusque-là, mais qui m'a enthousiasmée et même, stimulée : le transgenre au cinéma et au théâtre, et ce que pouvait révéler sa performance du genre. Je me passionne pour le théâtre et l'art contemporain, le cinéma indépendant, le street-art, les tatouages (sans pour autant être encore passée sous l'aiguille), la littérature américaine (je vous conseille Henry Miller, Augusten Burroughs et Armistead Maupin) ; j'ai des dizaines d'objets et accessoires « têtes de mort », et le burlesque et ses pin-ups me fascinent...surtout la talentueuse Marilyn (icône reconnue, actrice méconnue) puisque j'ai grandi dans un milieu fifties jusqu'à mes 10ans, à coup de barboteuses et salopettes vintage, nœuds dans les cheveux, Martine dans la bibliothèque et petites voitures rétro à pédaler.

Alors, oui, je suis un ouvrage protéiforme car derrière cette couverture de Glamour, on pourrait trouver quelques pages d'un dictionnaire pour mon amour des mots ; un extrait d'une pièce de Sarah Kane ; quelques pages d'un féminin sur la nouvelle tendance tribal/ikat ; un article sur le danger du marketing genré ; quelques clichés de Nan Goldin ; la dernière recette de burger au roquefort ; des tas de photos de mes proches et de mes voyages...bref, toutes ces choses qui me constituent et qu'on ne voit pas au premier abord. 


Nan Goldin - Yogo Putting on Powder, Second Trip, Bangkok, 1992

Pendant longtemps, j'ai été victime de l'image que je renvoyais, principalement auprès de mes « camarades » de classe, ou plus récemment, de promo. Nombre d'entre eux resteront d'ailleurs sur cette image de moi, faute d'être venus me parler, mais désormais, j'ai décidé de m'en émanciper et d'essayer d'en être moins affectée. De continuer à me construire et à faire ma route. Parce que je sais maintenant que toutes ces facettes de ma personnalité font de moi la personne que je suis (c'est évident), et sont celles qui m'ont permises de rencontrer mes ami-e-s, mon chéri, et de faire perdurer ces relations dans le temps.

Mes amis, eux aussi, sont bien plus qu'une image, un cliché, et c'est certainement aussi le cas pour les vôtres, vous-mêmes ou les gens qui vous entourent. Bien sûr, pour certains, la couverture, qu'elle soit attrayante ou non, est à l'image de leur personnalité, mais pour d'autres, il va falloir creuser davantage, et ouvrir le bouquin pour savoir ce qu'il se cache derrière...et je vous invite à faire cet effort : on est parfois bien surpris.





Cœurs, paillettes et chatons (et un grand merci à Emilie, et son blog qui envoie du pâté d'amour),

Fanny."

Commentaires

  1. (très) chouette article pour une (toute aussi) chouette personne !
    Et j'aime beaucoup le titre, bien vu ;)
    J'avoue m'y être trompée dans un premier temps (au début de l'époque AH) et puis, je suis - effectivement - passée aux stades suivants, et ça valait drôlement le coup! (mais par contre, je te trouve tjs aussi bavarde ^^)

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