L'itw d'Hélène - Personal shopper à Beverly Hills

Floriane est une baroudeuse, à même pas 30 ans, elle a déjà eu le "courage" de laisser de côté par deux fois ce qui fait sa vie : famille, amis (es), boulot, pour aller découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles personnes. Comme je trouve ça aussi excitant qu'effrayant, j'avais envie qu'elle nous fasse profiter de son expérience à travers un récit qui j'espère vous donnera vous aussi envie de voyager... En direct de Nouvelle-Zélande donc, l'intrépide Floriane nous livre ses impressions, à chaud !

Plus de superbes photos et récits sur son blog : ICI

(Toutes les photos ont été prises par Floriane elle-même ou du moins comme elle le dit "par son appareil photo")

Lake matheson 

"Emilie m’a demandé d’écrire un article sur le fait de tout quitter et de partir vivre un an à l’étranger.

Après avoir passé 8 mois en Australie il y a 5 ans, j’ai décidé de partir en Nouvelle-Zélande. J’y vis depuis septembre 2013. Pour cela, j’ai quitté mon premier CDI sans regret pour un an en Working Holiday Visa. C’est un visa d’un an, assez facile à obtenir (cela dépend du pays), qui te permet de travailler sur place. Pour plus d’infos je vous conseille ce site : http://pvtistes.net/

Auckland 

Pourquoi partir ? Beaucoup de personnes me trouvent courageuse, surtout que je suis partie seule. Mais en fait c’est un mélange de jalousie, d’envie d’ailleurs, de regret, de lassitude et un refus de grandir qui m’ont poussé à partir. J’ai longtemps été jalouse de mes amies parties étudier à l’étranger, et regretté de ne pas parler une deuxième langue. J’avais aussi un boulot qui ne me rendait pas heureuse. De plus, je ne vais pas en rajeunissant et parfois, il faut se poser en se disant « c’est maintenant ou jamais ».

Mon seul regret c’est de ne pas avoir fait ça plus tôt, parce que la moyenne d’âge est de 24 ans, du coup quand tu en as 29, il y a des moments où tu prends un gros coup de vieux. Surtout à cause des allemands qui partent après le bac et qui ont quasi tous 18 ans !! Bref ça calme.

Une ferme à Cheviot - Floriane y a travaillé pour couper la queue des agneaux, marquer les oreilles et castrer les mâles.

Bon j’avoue ça demande un zeste de courage, enfin surtout la veille du départ quand tu réalises que tu ne vas pas voir ta famille et tes amis pendant un an. Mais à l’atterrissage, on est bien trop excité pour se souvenir d’avoir peur.

Mon voyage est un mix entre l’auberge espagnole et Into the wild.J’ai fait plusieurs rando magnifiques (je suis en NZ, le pays de la rando !!!) et en même temps, je fais la bringue bien plus souvent qu’en France. Je suis surtout avec des anglophones, je ne le fais pas exprès et pourtant il y a du français en ville !! C’est à la fois super pour améliorer son anglais mais il y a des moments c’est difficile à suivre et on a vite l’impression d’avoir le QI d’un poisson rouge !! Les références culturelles sont différentes, on peut faire l’impasse sur les blagues ou les réparties  cinglantes et ça c’est frustrant ! Pourtant mon anglais n’est pas horrible, surtout en ma qualité de française, mais bon tu ne peux pas être bilingue en quelques mois. Du coup, beaucoup de français restent entre eux et je trouve ça assez dommage. Mais il y a une chouette communauté de français, qui s’entraide grâce aux réseaux sociaux.

La Nouvelle Zélande est un pays magnifique, ça ressemble vraiment à ce que l’on peut voir dans le Seigneur des Anneaux. C’est juste magique. En plus les néozélandais sont vraiment gentils et ouverts, bien qu’ils aient un accent de merde, pas facile à comprendre et un brin ridicule !!

En ce moment je me trouve à Queenstown, c’est la ville où est né le saut à l’élastique. Oui j’ai essayé, oui ça fait peur et oui c’est cool !!

Je suis pâtissière à Ferg Bakery, une boulangerie qui fait de super bons pains et d’excellentes pâtisseries !! J’ai fait un CAP pour adulte après mon retour d’Australie, dans l’optique de repartir et de trouver du boulot assez facilement. Ce qui a été le cas !

Queenstown

Je suis tombée amoureuse de Queenstown, même si ce n’est pas la ville la plus représentative de NZ. Il y a 99% d’étrangers et de touristes en ville, donc je ne croise pas beaucoup de néozélandais au quotidien. La ville est entourée de montagnes et au centre, on y trouve un lac magnifique. Du coup, c’est une station de ski l’hiver, et un paradis pour moutain bikers l’été.

Je vis en auberge de jeunesse, ce qui implique de partager une chambre avec  plusieurs autres personnes, ce qui peut se révéler agaçant quand on travaille à plein temps. Mais j’aime le côté social des auberges, bien qu’il n’y ait aucune intimité. J’ai été en colocation pendant plusieurs mois, avec des colocs au top. C’était vraiment l’auberge espagnole et c’était super.

Cathedral Cove

Il me reste encore 3 mois, et j’en suis au point où il va me falloir décider si je veux rester encore un an ou rentrer en France. Choix extrêmement difficile.

En bref voyager c’est de belles rencontres, des amitiés temporaires, des au revoir trop nombreux,  des paysages magnifiques, des beuveries, des trucs que tu n’aurais pas cru être capable d’accomplir et que tu n’aurais jamais fait en France (rando de 3 jours, saut en parachute, tonte de moutons…). C’est aussi vivre dans un sac, ne pas avoir d’intimité, manger des nouilles instantanées plusieurs fois par semaines et beaucoup de burgers. C’est faire des milliers de kilomètres en voiture, bus, avion, train… C’est découvrir une nouvelle culture, langue, façon de vivre. C’est aussi faire des plans tout en sachant que rien ne va se passer comme prévu quoi qu’il arrive. C’est se lever le matin et décider ce que tu as envie de voir ou de faire, c’est changer de villes selon ton plaisir. C’est savoir que tout est provisoire, possible et faire en sorte d’en profiter au maximum.

Le seul danger quand on commence à voyager c’est de plus avoir envie de s’arrêter."